À notre avis, le bilan 2007-2010 en matière d’égalité entre les femmes et les hommes du dernier plan d’action du Gouvernement du Québec fait foi d’une réelle volonté de faire progresser cette égalité. Des résultats tangibles sont visibles. Toutefois, si les femmes ont gagné une bonne partie de leur égalité de droit, beaucoup de travail pour l’égalité de fait reste à faire. Aujourd’hui, la non reconnaissance et le mauvais partage du travail rémunéré et non rémunéré (invisible) entre les femmes et les hommes perdurent. L’affirmation de Margaret Maruani, sociologue et directrice de recherche au CNRS en France reste vraie, même au Québec: “...Les comportements d’activité masculin et féminin se rapprochent, mais les inégalités professionnelles et familiales s’incrustent». Si des mesures spécifiques doivent continuer à être prises pour arriver à une proportionnalité (ex: programmes d’accès à l’égalité en emploi, loi sur l’équité salariale, programmes d’accès aux secteurs non traditionnels, programmes de réinsertion en emploi...), il n’en demeure pas moins que l’égalité doit devenir un véritable projet de société. Jusqu’à présent, la lutte pour l’égalité a été menée par les femmes. Elles ont envahi plusieurs sphères traditionnellement réservées aux hommes, tout en conservant leurs propres sphères “traditionnelles”. Tout le travail “terrain” reste à faire pour convaincre toutes les Québécoises et tous les Québécois que le concept de l’égalité en est un de “gagnante/gagnant”. Personne n’y perd, ni les hommes, ni les femmes. Tout le monde y gagne ! L’Afeas souhaite que le concept “gagnante/gagnant” soit omniprésent dans le prochain plan d’action en matière d’égalité.