Projet de loi 144 sur les prestations familiales et projet de loi 145 sur les services de garde à l’enfance. Présentation. Juin 1997

25 août, 2022

| Avis

Présentation de l'Association féminine d'éducation et d'action sociale (AFEAS) aux Consultations particulières et aux Auditions publiques sur le projet de loi no 144, Loi sur [es prestations familiales et sur le projet de loi no 145, Loi sur le ministère de la Famille et de l'enfance et modifiant la Loi sur les services de garde à l'enfance.

Depuis la présentation du Livre blanc «Les enfants au coeur de nos choix», les membres de l'AFEAS ont étudié et analysé les nouvelles dispositions concernant les familles à la lumière de leurs positions et convictions. Par la suite, nous avons entrepris des représentations auprès de la ministre afin d'exprimer nos questionnements et nos positions face à des aspects particuliers de sa politique: amélioration de l'allocation unifiée pour enfant et volet universel à l'allocation, reconnaissance du travail non rémunéré du parent demeurant au foyer, qualité des services offerts à la petite enfance, rapidité d'application des nouvelles mesures...etc.

Nous tenons à souligner que les membres de l'AFEAS sont conscientes que cette politique est une première étape vers une politique familiale plus globale, un support financier plus équitable auprès des familles et l'instauration de services mieux adaptés à chaque type de famille. L'aspect progressiste de la démarche, au-delà des exigences budgétaires du gouvernement, est à souligner; entre autres, l'amélioration des services éducatifs et de garde à la petite enfance et l'assurance parentale.

Par contre, l'AFEAS reste déçue de l'absence de reconnaissance du rôle parental et du travail non rémunéré du parent demeurant au foyer, surtout à l'époque de la petite enfance des enfants et de la disparition d'un soutien tangible et universel pour toutes les familles et toutes les mères; qu'elles soient sur le marché du travail ou au foyer, qu'elles soient de situations économiques différentes, elles demeurent mères, responsables des enfants et de la famille.

Il est donc essentiel pour nous, d'inscrire ce principe dans le cadre d'une politique familiale qui veut répondre aux besoins de la famille et de ses membres; une fois le principe adopté, les mesures concrètes pourront se réaliser graduellement, selon les capacités financières des gouvernements. Nous aurons au moins notre place au sein des divers types d'organisations familiales présentes dans la société d'aujourd'hui, mais nous aurons surtout, un grand pas de
fait vers l'égalité des femmes et des hommes, vers une responsabilité sociale commune face aux enfants, vers une solidarité entre les femmes.
Il est vrai que le portrait des familles a bien changé et que celui des travailleuses au foyer est très différent de celui d'il y a vingt ans; la travailleuse ou travailleur au foyer d'aujourd'hui travaille également à temps partiel, est parfois à la recherche d'un emploi, poursuit des études.

Elles ont à faire des choix difficiles entre, le désir de travailler, de poursuivre une carrière, d'améliorer leur autonomie financière personnelle ou familiale, d'avoir plus d'un enfant et celui de voir à l'éducation de leurs enfants et leur dispenser des soins à cette période si importante de la vie qu'est la petite enfance.

L'AFEAS aussi a changé, mais elle demeure convaincue, qu'il y a place pour tous les modèles de familles et que chacune doit être respectée et soutenue par l'Etat de façon équitable. Les politiques gouvernementales ne devraient pas opposer les femmes ni les familles dans leurs choix de vie. Nous nous réjouissons des changements qui ont été apportés depuis les dernières semaines afin de réajuster le tarif des frais de garde et certains montants de l'allocation unifiée pour enfant. Nous apprécions le fait de pouvoir exprimer nos points de vue dans le cadre de ces consultations particulières.

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