Le rapport de la commission d’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées dévoilé
Le rapport final de l’Enquête nationale révèle que les violations persistantes et délibérées des droits de la personne et des droits des Autochtones, et les abus qui en découlent, sont à l’origine des taux effarants de violence envers les femmes, les filles et les personnes autochtones. Le rapport en deux volumes appelle à des changements en profondeur sur les plans juridique et social afin de mettre un terme à la tragédie qui a dévasté les communautés autochtones partout au pays.
Le rapport de l’Enquête nationale renferme les vérités propres de plus de 2 380 membres de famille, survivantes de la violence, experts et Gardiens du savoir, présentées durant une période de plus de deux ans dans le cadre d’audiences publiques et de processus de consignation de la vérité tenus d’un bout à l’autre du pays. Il contient 231 appels à la justice distincts s’adressant aux gouvernements, aux institutions, aux fournisseurs de services sociaux, à l’industrie, et à l’ensemble des Canadiens et Canadiennes.
Comme l’indique le rapport final, les témoignages des membres de famille et des survivantes de la violence ont fait état d’un contexte marqué par les traumatismes multigénérationnels et intergénérationnels et par la marginalisation sous forme de pauvreté, de logement précaire ou d’itinérance et d’obstacles à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au soutien culturel. Les experts et les Gardiens du savoir ont parlé des politiques coloniales et patriarcales qui ont éloigné les femmes de leur rôle traditionnel dans les communautés et au sein de la gouvernance et diminué leur statut social, les rendant ainsi vulnérables à la violence.
L’Enquête nationale dépose en même temps un rapport spécifique au Québec afin d’accorder une attention particulière au problème de la violence envers les femmes et les filles autochtones dans cette province. Le rapport souligne des enjeux particuliers comme la barrière de la langue, les services de santé et les services sociaux fournis par des congrégations religieuses, de même que les interactions entre les Autochtones et les services de police provinciaux.
En mars 2015, l’Afeas a réclamé une commission d’enquête publique sur les femmes autochtones disparues. L’Afeas soutenait la démarche des amérindiennes dans le but d’obtenir une enquête publique nationale sur les meurtres et les disparitions de milliers de femmes autochtones au pays. Nous sommes intervenues auprès du Gouvernement canadien pour appuyer cette demande d’enquête publique avec cette lettre.