Invisible mais essentiel : le travail invisible des femmes doit être reconnu à sa juste valeur!

4 avril, 2023

Nouvelle

En cette 23e Journée du travail invisible, malgré un travail colossal de mobilisation, de sensibilisation, de revendications et de plaidoyer grâce aux membres de l’Association féministe d’éducation et d’action sociale (Afeas) et de nombreux autres groupes de femmes depuis plus de 50 ans, l’absence de reconnaissance du travail de soins effectué gratuitement par les femmes renforce encore les inégalités de genres dans notre société.

Un travail essentiel

Le travail invisible est non seulement essentiel au fonctionnement de l’économie et de la société, il représente une portion colossale du travail effectué au Canada. En effet, la valeur économique du travail ménager non rémunéré se situe entre 516,9 et 860,2 milliards de dollars en 2019, une contribution supérieure à celle de l’ensemble des secteurs de la fabrication, du commerce de gros et de détail combinés. Cependant, puisqu’effectuées encore majoritairement par des femmes, considérées comme allant de soi et attribuées à la sphère privée de notre société, toutes ces heures travaillées et ces efforts déployés passent encore et toujours sous silence.

Les conséquences

Les heures dévolues à s’occuper d’un enfant ou d’une personne malade ou en perte d’autonomie – charge qui retombe majoritairement sur les femmes à cause des brèches actuelles dans les services publics et des écarts salariaux persistants entre les femmes et les hommes – sont toutes des heures de moins permettant d’assurer sa propre sécurité financière ou son bien-être et son développement personnel.  Tant au niveau professionnel, personnel et social, la non-reconnaissance de ce travail essentiel compromet l’avancement et l’épanouissement des femmes, tout en augmentant les risques de précarité financière, notamment à leur retraite, et les impacts réels sur leur santé physique et mentale.

Changer les choses

Les mentalités se transforment peu à peu. Des hommes et des jeunes garçons s’impliquent graduellement auprès de leurs proches. Mais sans mesures concrètes et significatives, dès maintenant, pour assurer une meilleure protection des personnes qui effectuent du travail invisible, celles-ci se retrouveront toujours pénalisées. À cet égard, les gouvernements et les employeurs ont un rôle important à jouer pour corriger le tir et démonter les stéréotypes, et cela commence par reconnaître et valoriser ce travail essentiel.

C’est pourquoi l’Afeas et ses partenaires revendiquent auprès des gouvernements des mesures précises pour mieux soutenir les femmes et contribuer à une répartition plus égalitaire du travail invisible. Parmi les revendications principales, pensons à la nécessité première de récolter plus de données sur le travail invisible, sa répartition et sa valeur économique au sein des familles et de la société. L’officialisation de la Journée du travail invisible par nos gouvernements permettrait également de souligner l’importance de ce travail et d’en sensibiliser la population et les employeurs. Les personnes qui souhaitent appuyer ces revendications sont invitées à consulter le site www.travailinvisible.ca et à appuyer le manifeste pour la valorisation du travail invisible.

Pour cette 23e Journée du travail invisible, et à tous les jours de l’année, valorisons le travail invisible pour contribuer à une société plus égalitaire!

Lise Courteau, présidente de l’Afeas


Appuyée par :

  • Relais-femmes – Valérie Gilker-Létourneau, Coordinatrice générale
  • Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ) – Sylvie Lévesque, Directrice générale
  • Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2) – Gaelle Fedida, Coordonnatrice aux dossiers politiques
  • Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) – Lydya Assayag, Directrice
  • Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)

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