Portrait de femme: Léa Roback

27 mai, 2020

Nouvelle

À l’époque où les attaques injustifiées envers nos compatriotes d’origine juive se multiplient dans les médias et où l’intolérance est palpable, il convient de rappeler le destin singulier de Léa Roback, une militante féministe qui a marqué le 20e siècle québécois. Elle fut de tous les combats pour promouvoir et défendre le droit des femmes, des ouvriers et des victimes du racisme ambiant. Léa Roback est née en 1903 à Montréal au sein d’une famille d’immigrants polonais et elle a grandi à Beauport près de Québec. Elle a vite développé une aversion pour les rapports inégalitaires qui marquaient la société québécoise de l’époque.

Elle deviendra militante et lancera la bataille syndicale de la syndicalisation de plus de 5 000 ouvrières de l’industrie de la confection à Montréal en se mettant au service de l’International Ladies Garment Workers Union. Plus tard, elle sera aussi de la lutte pour soutenir la formation du premier syndicat à l’usine RCA Victor. Outre son engagement pour le vote des femmes obtenu en 1940 au Québec, Léa Roback sera aussi une, militante pour la paix, contre la prolifération des armes nucléaires, contre l’apartheid, contre la guerre au Vietnam et bien sûr pour les droits des femmes à l’avortement.

Léa Roback a été une femme engagée et qui a consacré sa vie à défendre les exclus, les victimes d’injustices et de guerre. Elle a fait ses luttes aux côtés de femmes comme Thérèse Casgrain, Madeleine Parent et Simone Monet-Chartrand. À la fin de sa vie, elle s’est rapprochée des milieux communautaires pour réclamer de meilleures conditions pour les femmes en éducation ou sur le marché du travail et pour la légalisation de la contraception. Battante, elle a aussi dénoncé la situation faite aux femmes autochtones et le racisme sous toutes ses formes. Léa Roback a toujours pris la parole pour défendre les défavorisés et les exclus. La réalisatrice Sophie Bissonnette lui a consacré un film en 1990, Des lumières dans la grande noirceur.

En 1976, Léa prend sa retraite. Pendant les 20 années suivantes et tant que sa santé le permet, Léa Roback poursuit ses engagements militants.

Son acharnement à défendre les plus humbles et sa fidélité à leur endroit sont reconnus par les gouvernements et la société civile. En mai 2000, le gouvernement du Québec lui décerne l’Ordre national du Québec au rang de chevalière. En avril 2000, le YWCA l’honore à l’occasion de son gala Femme de Mérite, en même temps qu’une camarade de lutte de longue date, Madeleine Parent. À l’occasion de la Journée internationale des personnes aînées, le 1er octobre 1999, Léa Roback est du nombre des Québécoises et Québécois dont l’action est soulignée par le Conseil des aînés. Un centre de recherche sur les inégalités sociales de santé de Montréal, le Centre Léa-Roback, a été nommé en son honneur. Depuis 1997, la Maison Parent-Roback rassemble sous un même toit des organisations communautaires et féministes qui visent à améliorer les conditions de vie des femmes, l‘accès à leur droits et la promotion de l’égalité. Une rue du quartier Saint-Henri (arrondissement Sud-Ouest) à Montréal et une rue de l’arrondissement Beauport à Québec portent également son nom.

C’est la vie d’une femme exceptionnelle qui a vécu le 20e siècle au rythme des luttes politiques, ouvrières, populaires, pacifistes, féministes et internationalistes. Une Montréalaise et Québécoise d’origine juive polonaise, mais citoyenne du monde et éducatrice populaire. 

Découvrez la vie de Léa Roback par le biais d’une bande-dessinée.

Nouvelles récentes

Aller en haut de la page