Soulignons le 15 juin la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes aînées!
Cette Journée mondiale est une journée officielle désignée par les Nations Unies qui reconnaît l’importance de la maltraitance des aînés comme une question de santé publique et de droits de la personne. Depuis 2006, de nombreuses communautés à travers le Canada et dans le monde, marquent ce jour afin d’accroître la visibilité de ce problème, de partager des informations sur la maltraitance et la négligence, et de promouvoir les ressources et services qui peuvent améliorer la sécurité et le bien être des personnes aînées. La journée a pour but de sensibiliser l’opinion publique sur un phénomène inacceptable et tabou dans notre société, un fléau qu’il faut ensemble condamner, la maltraitance des personnes âgées.
Protéger les personnes âgées pendant et après de la pandémie
Bien que tous les groupes d’âge soient concernés par la COVID-19, les personnes âgées courent un risque significativement plus élevé de mortalité et de maladie grave suite à une infection, le taux de mortalité des plus de 80 ans étant cinq fois plus élevé que la moyenne mondiale. On estime que 66 % des personnes âgées de 70 ans et plus ont au moins une affection sous-jacente, ce qui les expose à un risque accru face à la COVID-19. Les personnes âgées peuvent également être confrontées à une discrimination fondée sur l’âge dans les décisions concernant les soins médicaux, le triage et les thérapies vitales. Les inégalités mondiales signifient que, déjà avant la COVID-19, près de la moitié des personnes âgées dans certains pays en développement n’avaient pas accès aux services de santé essentiels. La pandémie peut également entraîner une réduction des services essentiels non liés à cette infection, augmentant encore les risques pour les personnes âgées. Certaines d’entre elles sont confrontées à des vulnérabilités supplémentaires en cette période. Le virus ne menace pas seulement leur vie et leur sécurité mais également leur vie sociale, leur accès aux services de santé, leur emploi et leurs retraites.
« Personne, jeune ou vieux, n’est quantité négligeable », a insisté le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres
Mettre fin aux abus envers les personnes âgées
Entre 2020 et 2030, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait augmenter de 38 %, passant de 1 milliard à 1,4 milliard, dépassant le nombre de jeunes dans le monde. Cette augmentation sera la plus importante et la plus rapide dans les pays en développement. Une plus grande attention doit être accordée aux défis spécifiques auxquels sont confrontées les personnes âgées, notamment dans le domaine des droits de l’homme. La maltraitance des personnes âgées est un problème qui existe à la fois dans les pays en développement et dans les pays développés mais qui est généralement sous-estimé à l’échelle mondiale. Bien que l’étendue des mauvais traitements envers les aînés soit inconnue, sa signification sociale et morale est évidente. Elle exige une réponse globale à multiples facettes, qui se concentre sur la protection des droits des personnes âgées.
« Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. » ( Traduction libre | Déclaration de Toronto sur la prévention globale des mauvais traitements envers les aînés – Organisation mondiale de la santé, 2002)
Formes de maltraitance
La maltraitance envers les aînés et toute personne majeure en situation de vulnérabilité peut prendre deux formes :
Formes de maltraitance (manifestations)
- Violence : malmener une personne aînée ou la faire agir contre sa volonté, en employant la force et/ou l’intimidation.
- Négligence : ne pas se soucier de la personne aînée, notamment par une absence d’action appropriée afin de répondre à ses besoins.
L’intention de la personne maltraitante
- Maltraitance intentionnelle : la personne maltraitante veut causer du tort à la personne aînée.
- Maltraitance non intentionnelle : la personne maltraitante ne veut pas causer du tort ou ne comprend pas le tort qu’elle cause.
Types de maltraitance
Il y a 7 types de maltraitance :
- Psychologique : faire du chantage affectif, manipuler, humilier, rejeter, insulter, etc.
- Physique : bousculer, rudoyer, frapper, brûler, alimenter avec force, etc.
- Sexuelle : avoir des attitudes ou des propos suggestifs, faire des blagues ou des insultes à connotation sexuelle, avoir des comportements exhibitionnistes, priver d’intimité, etc.
- Financière ou matérielle : faire des pressions pour modifier un testament, réaliser des transactions bancaires sans consentement, demander un prix excessif pour des services rendus, ignorer l’aptitude d’une personne à bien comprendre sa situation financière, etc.
- Organisationnelle : offrir des services de façon brusque, offrir des services inadaptés aux besoins, avoir une procédure administrative complexe, avoir du personnel mal formé, avoir du personnel non mobilisé, etc.
- Âgisme : poser des restrictions ou des normes sociales en raison de l’âge, réduire l’accessibilité à certaines ressources, infantiliser, mépriser, etc.
- Violation des droits : imposer un traitement médical, omettre d’informer ou mal informer la personne sur ses droits, omettre d’assister une personne dans l’exercice de ses droits, refuser de reconnaître les capacités de la personne, etc.
Cette journée est l’occasion de souligner l’importance d’agir contre la maltraitance en contactant la ligne Aide Abus Aînés. Vous croyez être en situation de maltraitance ou craignez qu’une personne aînée près de vous le soit? Téléphonez à la ligne d’écoute et de référence au 1 888 489-ABUS (2287). Le service est confidentiel et gratuit.