20 ans, maman à la maison
Bonjour ! Moi c’est Steph. Jeune maman de 26 ans qui a déjà 3 beaux enfants: 5 ans, 4 ans et 2 ans. Pas de niaisage, toute la gang est arrivée rapprochée ! Pas besoin de vous dire que cette petite marmaille-là tient maman bien occupée. Voilà une des raisons pour lesquelles j’ai décidé d’exercer le plus beau métier au monde : maman à la maison.
Tout a débuté lorsque la Sherbrookoise que j’étais a décidé de faire le grand saut et de déménager en Beauce. Pour les études, mais surtout afin de rejoindre son grand amour de toujours. La vie n’a pas tardé à précipiter les choses en nous envoyant un petit bébé surprise. Bref, ça fait un an que je suis officiellement avec mon chum, pas de diplôme en main, 20 ans et enceinte. Je peux vous dire que la tête travaillait fort afin de savoir quoi faire de tout ça ! Malgré le tableau pas très fantastique, mon chum et moi savions que nous voulions fonder une famille ensemble. Le timing était loin d’être parfait, mais nous avons tout de même pris la grande décision de nous lancer dans cette belle aventure, celle d’être parents.
Vient le jour où nous devons faire le magasinage le plus difficile qui soit en tant que parents; le magasinage d’une garderie pour notre enfant. Ce jour-là, je peux vous dire que je me serais plutôt enfuie faire du vrai magasinage. Se magasiner une paire de jeans, ça fait du bien. Mais devoir magasiner une personne qui gardera et élèvera mon enfant pendant que j’irai travailler me fendait le cœur.
Le jour où j’ai su que j’étais enceinte, je me suis mise sur une liste de six CPE différents et j’ai fait de nombreux appels pour des garderies privées. Quatre ans après ma demande aux six CPE, je me suis fait offrir une garde de 2 jours par semaine… Yé! D’ici ses 18 ans, il devrait y avoir un temps plein qui se libère pour mon enfant ! On ne va pas loin avec ça, mais vaut mieux en rire !
Auprès des garderies privées, c’était différent. Il y avait toujours quelque chose qui ne fonctionnait pas. T’sais, quand ça ne clique pas, ça ne clique pas. Le temps pressait de plus en plus, car je devais retourner sur les bancs d’école à l’automne.
Pas une seule journée ne passait sans que mes yeux se remplissent de larmes, et sans que je me demande ce que j’allais faire. Mais surtout, l’idée de laisser mon petit bébé de seulement 7 mois dans les bras d’une autre femme me fendait le cœur.
Vint le jour où mon chum a eu la plus brillante des idées ! Il me proposa d’être maman à la maison. Étant une fille de ville, cette idée ne me serait jamais venue en tête. Être maman à la maison n’est pas « à la mode », d’où je viens. Ce n’était pas quelque chose que j’avais vu dans le passé dans mon entourage non plus. Pour moi, une mère se devait de vite, vite, vite, aller porter son enfant à la garderie à 7 h. Vite, vite, vite, aller travailler à 8 h. Vite, vite, vite, finir de travailler à 17 h. Vite, vite, vite, aller chercher son enfant à la garderie. Vite, vite, vite, faire un souper à la di Stasio en 20 minutes, parce qu’après, il faut donner le bain et aller au lit à 19 h. Ouf!
Donc, pour toutes ces raisons, j’ai choisi de vivre une vie plus tranquille, à la maison, avec mes enfants. « Tranquille » est un mot plus ou moins vrai. Disons plus tranquille en ce qui concerne la routine du matin et du soir. Je suis loin de passer mes journées en pyjamas à écouter des films!
Nombreuses sont les personnes qui croient qu’être maman à la maison est un choix pour les paresseuses qui ne veulent pas travailler. Je me rappellerai toujours de ce que cet homme m’avait dit, en me voyant faire l’épicerie un mardi après-midi avec mes trois enfants. Nous nous croisons dans l’allée des petits pois en canne et il me dit : « Oh boy, trois enfants ! » Moi qui lui réponds en souriant : « Oui c’est du sport, c’est pour ça que j’ai décidé de rester à la maison avec eux. » Et là. Eeeet là ! Il me répond : « AH ! Donc tu es en vacances toute l’année ! » Sans sourire, aussi sérieux qu’un pape. Je ne savais pas trop si je devais lui répondre ou lui lancer mes barres tendres faibles en gras par la tête. J’aimerais bien le voir essayer de gérer cette marmaille-là 24 h sur 24 h, 7 jours sur 7.
Monsieur, voici à quoi ressemblent mes journées de maman à la maison…
D’abord, je gère des chicanes, parce qu’ils veulent toujours les mêmes jouets. Je ramasse 4 ou 5 dégâts. Parfois, je suis chanceuse, c’est seulement 2 ou 3 gouttes sur mon plancher fraichement lavé. D’autres fois, c’est une compote de pomme qui a explosé en tombant par terre et il y en a jusqu’au plafond. Ça dépend des jours. Ensuite, je fais 2 brassées de lavage par jour parce que ma fille se change dès qu’il y a une goutte sur sa robe. Après il faut plier tous ces beaux vêtements-là. Une fois qu’ils sont pliés, je vais les ranger. Quand je reviens pour ranger une autre pile, je m’aperçois que mes enfants les ont carrément lancés par terre et qu’ils sautent dessus en disant que c’est leur piscine. Je reprends le linge. Je le replie. L’heure de la collation, ils mangent des (foutues) galettes de riz qui font 10 millions de graines partout. Je passe la balayeuse. Les enfants veulent peinturer. Étant une bonne maman qui ne veut pas que ses enfants passent la journée à écouter la télévision, je sors la peinture. Je couvre la table de papier journal parce que je sais qu’un tsunami de peinture s’en vient. Ça me prend 10 minutes pour tout installer. Après seulement 5 minutes de peinture, ils disent qu’ils sont tannés. Je ramasse tout, j’embarque les enfants dans le bain parce qu’ils ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel dans le visage. C’est l’heure de diner. Je concocte un repas avec les 4 groupes alimentaires. Je ne pense pas à mon affaire et je leur sers du riz. Je repasse la balayeuse après le repas, c’est inévitable, car à voir le plancher, ils se sont battus avec leur riz.
Nous sommes seulement rendus à l’heure du diner !!! Ça n’arrête jamais, ça non. Mais comme je suis heureuse de mon choix. Et puis, j’ai toute la vie encore pour vite, vite, vite, aller travailler! Mais la vie va si vite, que j’ai bien envie de prendre encore le temps avec mes enfants, à la maison.